je sors de chez moi et j’entre
jour après jour
dans le regard des autres
*
les papiers sur le sol les mégots
n’y prête pas attention
l’œil ailleurs
projette ses images
sur le mur une affiche
me rappelle une soif
j’avance parmi les gens
croise les doigts
*
la fatigue m’effeuille
tant m’assaille m’affale
raccroché par l’habitude
la cuillère au matin la rambarde
le bouton de l’ascenseur
*
je rêve à des plages de galets
dans le clair-obscur
passent les numéros lumineux des étages
où je ne descends jamais
quelqu’un me presse parle au téléphone
je me dis le bord de mer
peut-être le fleuve