Rien du tout

L’orifice premier s’ouvre au monde : œil, fleur, cri. L’anémone de mer, la valve du cœur. Une faille de lumière dans le vide galactique.
 Je retrace la spirale qui me conduit au néant. J’aboie sous les étoiles, quête ton regard pour mieux me soustraire. Si tu me vois, c’est que je disparais. On me brûlera vive et on prélèvera, de mes cendres, un caillou noir. Prends-le dans tes mains, presse-le contre le point tendu entre l’oreille et la mâchoire, écoute : il n’y a rien.
 Ce n’est rien.