Couverture du livre Schizo

Schizo

Éditeur
Éditions Triptyque

Catégories
La santé mentale Santé

Enfant, je recherchais l’absolu, je rêvais d’unité, ce que j’appelais déjà l’Un. Mais pour survivre, j’ai dû apprendre à me compartimenter. Je me rebellais contre la réalité. L’anorexie dont j’ai souffert à l’adolescence a été pour moi une manière d’atteindre la purgation morale ; je me refusais aux changements de mon corps. J’ai commencé à couver la noirceur. Je pleurais en espérant qu’on m’entendrait, mais je ne croyais pas en Dieu. Mes parents m’ont emmenée chez le psychiatre. J’ai pris des médicaments. Ma personnalité a changé. Mes frontières se sont écroulées. J’ai eu vingt ans avec la conviction d’avoir une très vieille âme, une âme usée. Puis, amortie par les tranquillisants, je me suis mise à fréquenter les boîtes de nuit. À ma manière, je recherchais l’extase. J’ai commencé à entendre des voix, des chants plutôt. Malheureuse, je rêvais d’un amour absolu. J’ai été hospitalisée à quelques reprises. Puis le temps a passé. À trente ans, je suis devenue follement amoureuse d’un homme qui se droguait. Déçue, je me suis réfugiée auprès d’un compositeur. Puis tout a été de mal en pis. J’ai enfin vécu une psychose. Ma mère est morte, et c’est alors qu’on m’a déclarée schizophrène. Mais qu’est-ce que la schizophrénie ? Un mal mystique ? Un désordre chimique ? Je n’ai toujours pas de réponse...