Une réunion près de la mer

Mai n’en sait rien encore, pensait Daniel, ce sera un éton­nant cadeau, une surprise, les dix-huit ans de Mai, quel éblouissement de se retrouver tous réunis ici, près de la mer, dans quelques jours, dans ce Grand Hôtel du vieil oncle Isaac, ah, je peux bien vous prêter ces jardins, ces plages, la stupéfiante beauté de ces lieux, j’aurai bientôt cent ans, seuls les fous s’attachent à leur empire, quelle douceur pour mon vieux cœur poussiéreux de pouvoir célébrer ainsi une jeune fille, une petite-nièce, quand tous tes enfants, Daniel, ont été des trésors dans ma vie, l’argent n’a fait que s’accumuler, c’est une chose inerte et sou­vent pesante pour un homme, il faut savoir le distribuer, sinon l’on se perd, l’amour seul demeure, et comme tu peux l’observer, Daniel, l’amour a toujours bien rempli mes jours, ce qui explique ma longévité, qu’en penses-tu, quand je songe que vous aviez à peine un peu plus de trente ans, Mélanie et toi, lors de votre arrivée dans l’île, après cet accident qui aurait pu être fatal à New York, oh, ces drogues hallucinogènes que tu aimais tant jeune homme, elles étaient bien dangereuses, mais, avait dit Daniel au vieil Isaac, ces drogues m’ont pourtant permis de saisir bien des secrets, des malheurs, des hontes, de le voir en cette vision si pitoyable, inoubliable, le grand-oncle Samuel, oui, je l’ai vu, c’était longtemps avant ma naissance, j’ai vu qu’on le fusillait, qu’il tombait à la renverse dans la neige, j’ai cru entendre des voix méprisantes pendant qu’il gémissait dans la neige, j’ai cru entendre, j’ai cru voir alors le passé de mes parents, de mes grands-parents, je savais qu’on voulait tout me cacher, cette peine, cette honte du grand-oncle fusillé dans la neige, avec les rabbins, une hallucination avait ouvert la porte à l’épouvante, oui, et en marchant près de la mer, Daniel revoyait le vieil Isaac marchant près de lui tout en poussant les grains de sable de sa canne, son regard semblait toujours aussi vif sous son chapeau de paille, ou était-ce la vaillante expression de sa ténacité de vivre une vie qui serait si longue, et comme il le disait lui-même, encore pleine de projets, je me réveille avec un projet nou­veau chaque matin, il me semble qu’il faudrait reconstruire la tour, dans mon île, l’Île qui n’appartient à personne, je prépare aussi une rencontre avec les étudiants de la faculté de médecine vétérinaire, il serait juste qu’ils aient une part de mon héritage pour leurs recherches, il serait bon, oui, mais elle est bien invitante, cette paresse qui dès mon réveil le matin m’incline à contempler les aigles, la mer, à deman­der à mon jardinier combien de panthères nous avons encore, ah, et je me souviens, reprenait l’oncle Isaac, vous n’aviez alors que deux enfants assez petits, Samuel, Augus-tino, c’était avant la naissance de Vincent, et Mai viendrait beaucoup plus tard, Samuel qui voulait être comédien, acteur, je me souviens, oui, disait le vieil Isaac, et le bateau Lumière du Sud, je me souviens aussi, tu as failli le perdre dans une tempête, tu vois bien, Daniel, que je me souviens de tout, je parlais de la panthère floridienne, car j’ai pu en sauver quelques-unes, non, c’est le petit Vincent que j’ai failli perdre pendant une tempête, disait Daniel, car sans électricité soudain dans l’île, sans secours, Vincent, qui n’avait que quelques mois, une crise, l’une de ses premières crises, respirant à peine dans mes bras, ah, je ne me sou­viens que du bateau, disait le vieil Isaac, quelle ingratitude, voilà pourquoi je n’ai jamais eu d’enfants, disait le vieil Isaac, je ne voulais pas être déçu, et puis j’ai toujours pré­féré les bêtes aux enfants, c’est surtout l’art de l’architecture que vous avez préféré à tout, oncle Isaac, chacun sa passion, disait l’oncle Isaac, mais il est essentiel d’avoir une passion et qu’elle soit absolue, oui, oui, je vous revois, Mélanie et toi, là-bas sur la jetée, et soudain l’un de vous allait se bai­gner dans cet océan qui me semblait si froid même en été, après un ouragan, il me fallut refaire ce quai et toutes ces passerelles qui rejoignaient la mer, les vents des cyclones de l’été avaient tout détruit de ces longues avenues en bois, sous le ciel aux nuages noirs, en cette saison des vents, disait l’oncle Isaac, mais en quelle saison sommes-nous mainte­nant, il me semble que c’est toujours l’automne, non, nous sommes en été, cher oncle Isaac, ah, voilà pourquoi cette sueur sur mon front, sous mon chapeau, c’est encore l’été et sa torride chaleur, j’aurais dû m’en douter, disait Isaac d’un air consentant, tu te souviens, je n’ai jamais aimé l’été, je recevais trop de visites dans mon île, mes invités recher­chaient la fraîcheur de l’océan, et puis je n’aimais pas ce souvenir des cendres de Jean-Mathieu, une petite barque est venue et un marin, non, ce souvenir, je ne l’aimais pas, disait Isaac, que des artistes vénérés, de grands poètes comme Jean-Mathieu, mon ami, il aurait pu être mon fils, je le connaissais depuis si longtemps, qu’ils fussent enterrés chez moi, en été, non, je n’aimais pas ce souvenir, bien que ce fût dans l’océan que le marin avait jeté leurs cendres, cela me rendait triste pendant mes méditations sur le toit de ma tour, je me demandais ce que nous faisions tous sur cette terre pour nous retrouver ainsi si vainement dans les vagues, sous l’eau mystérieuse qui effacera tous nos noms, rongera peu à peu tous nos corps, je me demandais cela jusqu’au jour où j’ai pensé que Jean-Mathieu à n’en pas douter vivait encore, il était sûrement en train d’écrire dans cette chambre au sommet de ma tour réservée à mes hôtes écrivains qui pouvaient venir y écrire en paix dans le silence de mon île, je n’osais pas frapper à la porte de cette chambre mais j’étais certain que Jean-Mathieu avait trouvé là son refuge, il m’arrivait même de l’entendre soupirer, sa plume d’acier à la main, voilà, je me souviens de tout, disait le vieil Isaac, je les ai tous gardés près de moi dans ma tour, ces morts frétillants de vie, c’est mon secret qu’ils partagent tous mon existence, que faire au fond des eaux, peux-tu me dire, hein, ainsi, cher Daniel, quand tu feras ta liste des invités pour la fête de Mai, n’oublie per­sonne, les uns comme les autres sont comme moi très fré­tillants, ne t’y trompe pas, ce sont des âmes âpres peut-être et qu’une fin rapide a désorientées, et pourquoi une fin, me diras-tu, ne te leurre pas sur leur apparence qui tente tou­jours de se dérober à nous, ils sont bien comme nous avec tous les défauts de leur caractère parfois peu aimable, ne les oublie pas sur ta liste, Daniel, ce sont femmes et hommes, des âmes vivantes, oui, je te le dis bien, vivantes. Carlos voyait Mama qui n’avançait pas vers lui, à sa sortie du Centre de détention juvénile, elle semblait debout dans un halo de poussière jaune, était-ce parce qu’elle était deve­nue si corpulente qu’elle ne pouvait pas faire ces quelques pas vers son fils, elle disait souvent pendant les visites du dimanche, tu vois pourquoi je suis si lourde, c’est le cha­grin, ce sont les larmes que je ne puis verser lorsque je pense à toi, et maintenant mes jambes sont enflées, et sans bouger, Mama attendait Carlos, une main posée sur la por­tière de la voiture d’un modèle ancien, des sons hirsutes s’exhalaient de la radio, dans la voiture, tels des hurlements, pensait Carlos, c’était la musique du Toqué, à qui la voi­ture appartenait, il lui fallait toujours entendre hurler la musique de sa radio lorsqu’il se promenait en ville, si le Toqué n’avait pas volé cette voiture d’un modèle ancien, pensait Carlos, son frère étant aussi un voleur, bien qu’il ne fût jamais envoyé dans un centre pour délinquants, non, cela n’arrivait qu’à Carlos et maintenant on l’avait libéré, et Lazaro avait dit, je serai là et tu auras à payer, aussi Carlos regardait autour de lui avec crainte, sa mère debout là-bas contre le ciel bas et gris, dans sa robe mauve, chaussée des souliers qu’elle portait pour les visites du dimanche à Car­los, non, Mama ne lui viendrait pas en aide, elle était trop massive, elle avait dit, mes jambes sont enflées, essaie de comprendre la douleur d’une mère chrétienne pendant que tu étais dans ce trou, et encore, tu as eu de la chance, tu as été bien défendu, alors que d’autres, d’autres, oui, y restent pour la vie, as-tu pensé à cela, mon fils, petite cer­velle légère, tu sais bien, Mama, qu’il n’y avait pas de balle dans mon fusil, le fusil du Cubain, Lazaro, je voulais juste le provoquer, tu sais bien, Mama, ces mots, il les entendait déjà, lorsqu’il serait au côté de Mama dans la voiture d’un modèle ancien, Lazaro était mon ami, il voulait que je lui rende sa montre, ce Lazaro, le musulman immigré rue Bahama, la montre Adidas, tous les soirs, il me guettait, l’Égyptien Lazaro, ce n’était pas une raison pour utiliser ce fusil du Cubain, dirait Mama, et ne mens pas, il y avait une balle puisque tu l’as blessé au genou, si tu l’as blessé en plein jour, c’est qu’il y avait une balle dans le fusil, non, Mama, je ne le savais pas, je croyais qu’il n’y avait pas de balle, mais Mama ne pourrait rien entendre à cause de cette musique de son frère, à la radio, dans la voiture d’un modèle ancien, et Lazaro avait juré de punir Carlos dès sa sortie du pénitencier, dès la première heure, mais où était-il, pensait Carlos en regardant autour de lui, il y avait tout un paysage de champs gris, peut-être quelques maisons grises plus loin, mais c’était surtout sa mère qu’il voyait, debout, toute massive près de la voiture d’un modèle ancien, car le Toqué n’aimait que cette sorte de voiture clin­quante souvent décapotable, dans ce paysage gris et hostile, aucun Lazaro, ce musulman jadis immigré rue Bahama, non, aucun homme semblable à lui toujours vêtu de noir, aucun n’était là, pensait Carlos, son baluchon à la main, ne contenant presque rien, car il portait les mêmes vêtements qu’à son arrivée à la prison, lesquels avaient encore l’odeur de ce jour-là, il y avait déjà quelques années, le premier jour de son incarcération, quand il était presque un enfant, ces vêtements, comme il avait encore grandi, s’étiraient sur lui, sur son corps plus mûr et plus musclé, et il semblait sou­dain à Carlos que si sa mère ne venait pas vers lui pour l’accueillir en ouvrant les bras, ce n’était pas parce qu’elle était lourde, si lourde, non, c’était parce qu’elle avait honte, elle ne voulait pas qu’ils fussent remarqués, elle et son fils, c’était la honte qui emplissait si lourdement son corps immobile, près de la voiture d’un modèle ancien, elle refer­merait sans doute le toit de la décapotable d’un modèle ancien, baisserait les persiennes afin qu’on ne les vît pas, elle et son fils, ainsi ils défileraient comme dans un cortège noir, dans la rue Bahama, Esmeralda, ainsi, oui, pensait Carlos, tous les Noirs du quartier ne les verraient pas, bien à l’abri du scandale, de la honte, pensait Carlos, ce serait comme un jour de deuil, quand passent ces cortèges chan­tants mais lugubres, pensait Carlos, et personne ne fêterait son retour, à moins que Deandra et Tiffany, ses sœurs jumelles, ne fussent là, dans la maison du pasteur Jérémy, tenant Polly contre leurs poitrines, mais sans doute que Polly ne se souviendrait plus de lui, ni ses sœurs Deandra et Tiffany, qui ne l’avaient pas visité le dimanche, trop de garçons dans leurs têtes écervelées, disait Mama, voilà qu’elles se mettent à ressembler à Vénus, quand elle avait leur âge, voilà que nos enfants ne sont plus les nôtres, des païens indifférents, il faut les tirer par le manteau pour qu’elles viennent au temple de la Cité du Corail, elles sont toujours bien habillées pour les prières, c’est ainsi que je les ai élevées, dirait Mama, quant à Polly, Deandra avait écrit à Carlos qu’il était parti si longtemps que la première Polly n’était plus, qu’on l’avait remplacée par une deuxième puis une troisième Polly, mais Carlos pensait que ce serait toujours la même, sa Polly, que la vie des chiens était plus courte que celle des hommes, mais ce serait sûre­ment la même Polly, pensait Carlos, car elle n’a pu m’ou-blier, moi son maître, elle qui courait avec moi dans les vagues de l’océan, mais Mama même de loin semblait mécontente de le revoir, silencieuse et massive, elle écoutait la musique de la radio, une main posée sur la portière de la voiture d’un modèle ancien, son visage aussi semblait lourd et fermé avec un pli nouveau à la bouche dont les lèvres remuaient à peine, comme si elle eût été impatiente de rentrer ou de ne plus voir Carlos enfin libéré de sa peine, la mère de Lazaro, Caridad, avait dit, quittons ce pays de calamités, viens avec moi, mon fils, sinon tu finiras comme ton père et tes oncles, qui vont mourir en militants mar­tyrs, demain tu attaqueras de pieux innocents dans leurs temples, mais Lazaro, immigré rue Bahama, disait que sa mère avait eu tort de désobéir à la loi des hommes et qu’il se vengerait, lui, Lazaro, qui pratiquait la religion de ses cousins, de son père, fils d’une tribu vengeresse, disait Cari-dad, chagrinée qu’il en fût ainsi, ainsi Carlos continuait de regarder autour de lui, se disant que Lazaro se cachait peut-être tout près, c’était à midi, quand avaient sonné toutes les cloches de la ville, c’était à midi, quand Carlos avait cru tirer à blanc sur Lazaro tout de noir vêtu, la montre, la montre Adidas, avait répété Carlos, était-ce vrai qu’il y avait eu cette détonation, que le fusil du Cubain était chargé, qu’on lui avait menti, il dirait à sa mère dans la voiture d’un modèle ancien, Mama, je voulais tirer à blanc pour lui faire peur, depuis que nous n’étions plus dans le même gang, nous étions sur nos gardes, nous espionnant, seulement lui faire peur afin de l’éloigner, Mama, tu n’as pas tiré à blanc, dirait Mama, tu l’as bien vu tomber sur le trottoir, tenant son genou ensanglanté, que me racontes-tu là, mon fils, quand on menace de tuer celui qui hier était son ami, quand on décharge le fusil, c’est qu’on commet un homi­cide, fils à la tête vide, dirait Mama, t’ai-je élevé avec tes frères et sœurs afin que tu commettes très jeune des crimes, non, ce n’est pas ainsi que j’ai élevé nos enfants, ni le pasteur Jérémy, qui est un saint homme, on l’a dit au sermon de l’église baptiste, un saint homme, ton père, et ton ami Lazaro ne vaut pas mieux que toi, Caridad sa mère se confie parfois à moi, elle dit que ce fils est retourné avec son père et ses oncles, et qu’ils tuent tous pour l’islam, elle ne sait où il est, et lorsqu’il serait dans la voiture d’un modèle ancien, Carlos demanderait à sa mère, tu dois bien savoir où il est, Lazaro, oui, tu dois bien savoir, Mama, et sa mère répéterait que le fils de Caridad n’était pas mieux que Carlos, une indicible peine pour sa mère, elle avait toujours son maga­sin d’artisanat dans l’île mais pleurait lorsqu’elle parlait de son fils, qu’avons-nous fait au ciel pour avoir de tels enfants, pourquoi les avons-nous engendrés quand nous voudrions tant qu’ils soient frères et non pas ennemis, et toi le premier, Carlos, tu as tiré sur lui, quand sonnaient toutes les cloches à midi, et que les avions traversaient le ciel, si bas que l’on ne pouvait plus s’entendre, c’est toi qui as tiré sur Lazaro, je croyais que c’était à blanc, Mama, répé­terait Carlos, quand Mama augmenterait le volume de la radio, dans la voiture d’un modèle ancien, ne l’entendant plus, ne l’entendant plus, et le cœur de Carlos se serrerait davantage, jusqu’à n’être plus qu’un noyau sec, presque sans battements, et si Lazaro revenait, Mama, car on dit qu’il revient parfois, qu’il a l’intention de revenir, peut-être ne le reconnaîtrais-je plus, oui, peut-être, pourquoi revien­drait-il s’il est si bien là-bas, militant terroriste, tu crois qu’il peut se sentir bien, dirait Mama, il peut se repentir de tant de violences, de crimes peut-être et revenir, oui, il peut, mais il tuera sa mère, qui a désobéi à la loi de ses pères et refuse de porter le voile, ou il te tuera, toi, oui, toi, Carlos, s’il revient, mais on ne sait pas, comment peut-on savoir, il est si loin, incommunicable, et Carlos répéterait, tu dois bien savoir où il est, Lazaro, puisque tu fréquentes Caridad, sa mère, nous ne sommes que deux mères éplorées, dirait Mama, augmentant le volume de la musique dans la voi­ture d’un modèle ancien, nous ne savons pas où il est, nous ne savons rien de lui sinon que l’an dernier il a rejoint ses oncles et son père là-bas, mais on l’avait vu rôder autour, tout habillé de noir et le visage à demi caché sous son fou­lard noir, non, on n’en sait rien de œ que deviennent nos enfants, on dirait que la vie et son expérienœ sont là pour les pervertir un à un, nous les enlever un à un, mais Vénus est venue me visiter le dimanche, oui, elle venait avec Rebecca, il y avait toujours des ornements à ses chevilles tatouées, oui, Vénus ou Rebecca, et son frère, le fils de Vénus, tout jeune, elle l’emmenait aussi, me disant, reprends courage, Carlos, je connais une avocate qui te défendra, elle s’appelle Perdue Baltimore, oui, pensait Car­los, ma sœur Vénus venait toujours me voir le dimanche, nous nous parlions d’un téléphone à l’autre, séparés par une vitre, lorsqu’elle repartait vers les corridors avec Rebecca et le bébé, vers le dehors qui était chaud et fébrile quand nous, nous avions toujours froid en dedans, vers sa voiture rutilante au soleil, j’entendais les ornements à ses chevilles tatouées, je m’accrochais aux barreaux en pen­sant, Vénus, Vénus, reviens, ne me quitte pas, je suis dans une sauvage arène où je ne puis dormir sans peur, il est si rassurant d’être près de toi, de ta fille Rebecca, du bébé que tu tiens sur tes épaules, et Mama dirait, ton père avait défendu à Vénus de venir te voir, tu n’étais pas un bon exemple pour ses enfants, mais Vénus n’a jamais écouté ton père, un saint homme, et elle l’a encore défié, comme